Je suis Estelle Hubert, comédienne Voix off

Jamais je n’aurais imaginé en arriver là. Depuis mes débuts dans une petite radio libre nichée dans mon village natal jusqu’à mes récompenses internationales, le chemin a été tout sauf linéaire. Ce métier de voix-off, je l’ai appris, façonné, réinventé. J’ai connu les ascenseurs émotionnels, les doutes, les remises en question, mais surtout, la résilience qui m’a portée à chaque étape.

Longtemps, j’ai avancé dans l’ombre, pionnière avec un home studio alors que le métier n’était pas prêt à l’accepter. On me regardait avec scepticisme, j’ai eu le syndrome de l’imposteur, j’ai encaissé des critiques… et j’ai continué. Parce qu’au fond, ce qui m’animait – et m’anime toujours – c’est l’envie de bien faire.

Avec le temps, ce métier m’a appris à faire des choix : choisir la qualité plutôt que le volume, les partenaires qui me font confiance, et les projets où ma voix a un impact. Aujourd’hui, chaque texte que j’interprète est un défi que je relève avec la même passion qu’au premier jour.

Ce parcours, je le dois à mon travail acharné, à mes rencontres avec des clients inspirants, à des collègues bienveillants, et à une détermination sans faille. La voix-off, c’est un métier d’émotions, de technique et de persévérance. Et si je regarde en arrière, je me dis : « Quelle aventure, quel chemin parcouru ! »

Voix off : mon métier passion

Je suis née dans un petit village perché à 600 mètres d’altitude, Montfaucon, dans le Doubs. Au début des années 80, un vent de liberté soufflait sur les ondes : la naissance des radios libres marquait l’arrivée de la bande FM en France. C’est dans ce contexte que Radio Charlie, une radio pirate installée dans mon village, a vu le jour, avant de devenir Radio 2000. À seulement 18 ans, je me suis glissée dans cet univers fascinant, d’abord comme « cartoucheuse ». Mon rôle consistait à charger et à diffuser les publicités sur leurs 13 fréquences, un travail que je faisais les weekends pour me faire un peu d’argent de poche.

Mais très vite, cette passion pour la radio s’est transformée en quelque chose de plus grand. Fred Ferry, à la tête du studio de production interne, m’a donné l’opportunité d’enregistrer mes premières publicités. Ma toute première ? Une publicité chantée pour un journal papier, avec ces paroles qui résonnent encore dans ma mémoire :
« Qu’est-ce que tu lis dou dou din dont ? Y’a toujours du nouveau dans les nouvelles. »

Ces années m’ont plongée dans l’univers magique des mots et des sons. Elles ont été l’occasion de découvrir les coulisses d’un studio, de sentir l’adrénaline des premières prises, et de comprendre la puissance d’une voix capable de transmettre des émotions.

En 2004, avec le soutien de mon mari Stéphane, professionnel du batiment et électricien de métier, nous avons construit un studio professionnel à la maison. Ce n’était pas un simple petit espace, mais une véritable cabine d’enregistrement, équipée de matériel de pointe pour l’époque. Ce projet, mûri avec passion et patience, a marqué un tournant décisif dans ma carrière. Ma voix, façonnée par ces premières années de radio, avait trouvé sa voie.

Je ne suis pas juste une voix. Je suis une artisane voix off. J’aime façonner les mots, travailler leur texture et leur sonorité pour qu’ils aillent plus loin qu’une simple écoute. Comme j’aime le dire :
« Interpréter un script, parler dans le creux de l’oreilles de chacun , pour toucher leur cœur. »

Mon approche ? Pas de solutions standardisées. Chaque projet est sur-mesure. Mes clients, je les choisis autant qu’ils me choisissent. On doit partager cette envie commune : faire bien, et surtout, faire mieux. C’est avec eux que je co-construis des interprétations justes, qui captent l’attention et marquent les esprits.

Je ne cherche pas à multiplier les projets. Je cherche à faire juste. Chaque script est une histoire à raconter, une image à faire naître. Et pour ça, je mise sur ce que je fais de mieux : être humaine, être vraie, et transmettre ce qu’un texte ne peut dire que par une voix.

bon studio, c’est l’allié indispensable d’une voix off. Depuis 2004, je travaille dans un environnement qui reflète autant mon exigence professionnelle que ma créativité. Ce n’était pas un simple coin bureau équipé d’un micro, mais une véritable cabine construite dans les règles de l’art.

Saint-Omer : Mon studio principal

Mon studio principal à Saint-Omer, c’est une pièce dédiée : une control room et une cabine d’enregistrement haut de gamme. Elle est conçue pour répondre aux standards les plus exigeants du métier. Son acoustique a nécessité des mois de recherches, des conseils d’experts, et surtout, le savoir-faire et le courage de mon mari, qui a concrétisé mes idées avec une précision artisanale. Des murs de 60 cm, des vides d’air, du liège, du boi, de la ouate de cellulose…

Côté équipement, il n’y a aucun compromis :

  • Micro Neumann U87 : Une référence pour capturer toutes les nuances de ma voix.
  • Préampli Manley VoxBox : Un outil qui sublime chaque enregistrement.
  • Cabine insonorisée :  Une « boîte dans la boîte », pour garantir un environnement sans aucune perturbation sonore.

Mais ce studio a aussi son côté « bling-bling », que j’assume pleinement. Avec son mur rose pailleté et son superbe bureau design laqué signé Zaor, il reflète une touche girly qui me ressemble. C’est ici que la majorité de mes projets prennent vie, dans un espace où technique et esthétique cohabitent harmonieusement.

Le Touquet : Mon « beach booth »

Mon second studio, situé au Touquet, est plus modeste, mais tout aussi performant d’un point de vue sonore. Idéalement situé dans cette station balnéaire dynamique, il me permet de travailler tout en profitant d’un environnement ressourçant. J’aime l’appeler ma « beach booth », un lieu où l’on se sent en vacances à l’année.

Bien qu’il soit plus compact, ce studio est entièrement équipé pour des enregistrements qualitatifs et des séances dirigées à distance. C’est un espace qui incarne la flexibilité de mon métier, tout en me connectant à une atmosphère plus légère et inspirante.

Ce qui me fait vibrer dans mon métier, c’est la diversité des projets que j’ai la chance d’interpréter. Publicités, messages d’attente téléphonique, modules e-learning, vidéos institutionnelles ou motion design animé – parfois aussi expressif qu’un dessin animé – chaque script est une nouvelle aventure.

Mais ce qui m’anime encore plus, c’est la richesse des rôles que je joue au quotidien, non seulement derrière le micro, mais aussi dans la gestion de mon activité de chef d’entreprise. Être voix-off indépendante, c’est endosser une multitude de métiers, avec sérieux… et parfois une pointe d’humour.

Les multiples casquettes de l’artisan voix-off

  • Comédienne : La base. Interpréter chaque script avec précision, émotion, et sincérité. Même quand il s’agit de bruits de mouche ou de sorcière grinçante.
  • Directrice artistique : Je m’autodirige au quotidien lorsque je travaille seule, et je surveille la direction des projets lors des séances dirigées avec mes clients ou d’autres comédiens. Contrôle en temps réel de l’interprétation du script, respect du brief et de la direction artistique attendue par l’annonceur.
  • Cheffe de projet multilingue : J’organise les emplois du temps des comédiens partenaires, je gère les castings, contrôle les scripts, supervise l’enregistrement et l’édition audio, et je m’assure que tout soit livré dans les délais. Un travail d’horloger.
  • Technicienne audio : Enregistrer, régler, nettoyer, éditer… Je gère une partie des projets en autonomie, même si je préfère confier la fine alchimie de l’égalisation et de la compression à un ingénieur du son expert.
  • Ingénieure acousticienne : Construire un studio, maîtriser l’absorption phonique, ajuster l’acoustique pour obtenir un son « qui sonne » parfaitement. C’est une science précise.
  • Secrétaire : Répondre au téléphone, organiser l’agenda des séances dirigées, envoyer les devis et les factures, et suivre la correspondance avec mes clients. Être organisée, c’est gagner en sérénité.
  • Comptable : Tenir un bilan, anticiper les appels de cotisations URSSAF, gérer la TVA, assurer les déclarations obligatoires et anticiper les échéances fiscales. Une calculette est mon amie quotidienne.
  • Community manager : Maintenir une présence en ligne, partager mes démos, et échanger avec ma communauté. Parce qu’être visible, c’est indispensable pour rester dans la course.
  • Copywriter et rédactrice : Conseiller sur l’ajustement d’un script, fluidifier un message pour qu’il résonne mieux à l’oreille… parce qu’un mot mal placé peut changer tout le sens.
  • Commerciale : Prospecter, négocier, fidéliser mes clients et construire des relations solides. Ce métier repose avant tout sur la confiance.
  • Coach de carrière : Un rôle que je réserve à une minorité de collègues voix-off passionnés et très engagés, car je reste avant tout une comédienne voix-off. Je les accompagne à structurer leur activité avec des conseils concrets pour se développer. Mais… plus souvent encore, c’est moi qui me fais coacher ! Je suis régulièrement élève auprès d’experts en voix-off, en marketing ou en stratégie pour continuer à progresser et rester connectée aux attentes du marché.

Ce qui me motive, c’est justement cette variété. Chaque jour, je mets toutes ces compétences en

Dans un métier où l’excellence s’évalue à l’oreille, recevoir des distinctions internationales est une source de fierté immense. Mon parcours a été honoré par six récompenses prestigieuses, autant de jalons qui témoignent de la reconnaissance de mes pairs et de la récompense d’un long travail de remise en question, de persévérance et de résilience :

  1. 2020 : Première nomination aux Voice Awards de Londres
    Catégorie Best International Female Voice Over Interpretation. Une reconnaissance marquante qui m’a donné confiance en la diversité et la qualité de mes prestations.
  2. 2021 : Double victoire aux One Voice Awards
    À la fois à Londres et à Dallas, je remporte le titre de Best International Female Voice Over Interpretation. Ce fut un moment inoubliable, symbole de l’impact de mon travail sur la scène internationale.
  3. 2022 : Lauréate au One Voice Award
    Titre de Meilleure Interprétation Féminine Internationale de l’année. Cette distinction souligne mon engagement à toujours offrir des performances authentiques et marquantes.
  4. 2024 : Nouvelle victoire à Londres
    À nouveau, un Voice Award !  Je décroche le titre de Meilleure Interprétation Féminine Internationale de l’année, une preuve que l’excellence se cultive dans la durée.
  5. 2024 : Mominée aux Voice Arts Awards de Los Angeles
    Catégorie Body of Work International. Cette nomination exigeait plus de 15 ans d’expérience et une expertise dans de nombreuses catégories de l’industrie de la voix.

Ces distinctions ne sont pas de simples trophées, mais le fruit d’années de travail, d’adaptation, et de passion. Elles rappellent que dans chaque projet, l’authenticité et l’émotion restent au cœur de ce métier.

Mon parcours a été marqué par des figures emblématiques et des formations qui ont enrichi ma pratique et affiné mon art.

Les grandes voix françaises qui m’inspirent

Certaines voix ont jalonné mon chemin et continuent de m’inspirer :

  • Françoise Cadol : MON IDOLE.  Comédienne voix off et doubleuse, sa grâce vocale et son enseignement sur le pouvoir du silence m’ont appris à transmettre des émotions fortes, même dans les instants de pause. Connue comme la voix française de Mary Alice dans Desperate Housewives et la voix française officielle d’Angelina Jolie.  Son talent est une source d’admiration constante.
  • Odile Schmitt : Sa pétillance et son énergie communicative m’ont inspirée pour jouer des registres légers avec finesse. Elle restera pour moi la Gabrielle Solis (Eva Longoria) de Desperate Housewives. Elle prête sa voix au personnage de Tom Sawyer, le héros espiègle et aventureux de la série culte des années 1980. RIP
  • Dorothée Pousséo : Son audace et sa folie vocale m’ont poussée à explorer des personnages extravagants et animés. En France, elle est connue pour ses doublages dans l’animation et la publicité, elle incarne la créativité pure. C’est la voix française de Harley Quinn, la complice iconique du Joker dans l’univers DC Comics
  • Céline Monsarrat : La voix française iconique de Julia Roberts, notamment dans Pretty Woman Erin Brockovich. Je me suis entraînée sur ses répliques, fascinée par son ton mélodieux et son élégance. Sa voix dans les publicités pour Lidl est aussi un exemple d’équilibre entre naturel et charme. Dans la série animée Les Schtroumpfs des années 1980, c’est bien Céline Monsarrat qui prête sa voix à La Schtroumpfette.
  • Marie-Dominique Bayle : Reconnue pour son travail remarquable en tant que voix off pour des documentaires, notamment pour des productions comme celles diffusées sur Ushuaïa TV. Avec sa voix douce, posée et captivante, elle a su sublimer des récits de nature, d’exploration et d’environnement. Sa capacité à allier précision, douceur et émotion dans sa narration, notamment sur des productions m’a montré l’importance du rythme et de l’intention pour captiver l’auditeur.

Mes coachs et apprentissages

Se former, c’est évoluer. Voici ceux qui ont marqué ma progression :

  • Nathalie Caso : Grâce à elle, j’ai découvert l’importance des techniques de respiration, une base essentielle pour la voix.
  • Sébastien Croteau : Je poursuis une formation avec lui pour maîtriser les voix extrêmes et les voix de monstres, parfaites pour l’animation et les jeux vidéo.
  • Pierre Maubouché : Il m’a appris à cacher ma voix pour mieux laisser parler les images, une subtilité qui fait toute la différence.
  • Françoise Cadol : J’ai eu la chance de suivre une formation avec elle sur la lecture à voix haute, une discipline qui sublime les mots.

Depuis 2019, je participe également à des conférences comme la One Voice Conference ou les sessions distancielles de Wonderland Talents. Ces événements sont l’occasion de me perfectionner, tant art

Dans ce métier parfois solitaire, mes collègues voix off sont une richesse inestimable. Qu’ils soient français ou internationaux – japonais, espagnols, latino-américains ou anglais – ils apportent une diversité de perspectives et d’expériences. Avec eux, je partage des idées, des conseils, et parfois des projets. Ces échanges m’aident à grandir et renforcent ma conviction qu’on est toujours plus forts ensemble.

Partager, c’est aussi mieux se recommander. Connaître les talents de mes collègues, leur style et leurs forces, c’est pouvoir orienter mes clients vers les bonnes personnes quand je ne suis pas la voix idéale. C’est une boucle vertueuse : on apprend les uns des autres et on s’entraide pour faire rayonner notre métier.

Pour en savoir plus sur mes « chouchous », je vous invite à visiter mon blog où je dresse des portraits de collègues voix off internationnaux talentueux.

La voix off est un métier fait de moments uniques, parfois touchants, souvent surprenants, mais toujours marquants. Voici quelques-unes des histoires les plus mémorables de mon parcours.

Le rôle d’une mouche pour une publicité TV à La Réunion

Quand on parle de défi vocal, celui-ci reste inégalé. Pour une publicité TV locale à La Réunion, je devais interpréter… une mouche. Mon script se résumait à 20 secondes de « zzz…zzz », avec pour mission d’illustrer une scène délirante : une mouche fait son marché, se prend les ailes dans un parasol, s’écrase sur une vitrine, glisse le long de celle-ci, et découvre à l’intérieur une robe en promotion à 29 €. Résultat ? Une expérience improbable, hilarante, et une vraie leçon d’interprétation minimaliste. Et je dis que je ne suis pas comédienne ! 😉

Des audioguides à pleurer… littéralement

En 2008, j’ai enregistré un audioguide monumental pour le musée du cinéma à Pékin, inauguré lors des Jeux Olympiques. En plus de milliers de mots, je devais prononcer près de 250 noms de réalisateurs et d’acteurs chinois avec un accent parfait. Mis à part Jackie Chan et Mao Zedong, je ne connaissais aucun nom. C’était un défi linguistique et émotionnel si intense que j’en ai pleuré à plusieurs reprises. Heureusement, avec l’aide précieuse de mon mari, j’ai réussi à livrer un projet abouti.

L’enregistrement « pas si sage » : une double leçon

Deux projets très différents ont marqué ma carrière d’une pointe d’audace et d’humour.

Le premier, enregistré dans un studio à Lille, concernait des messages d’attente téléphonique à connotation érotique. je devais hurler de plaisirs tous les prénoms masculin en simulant l’orgasme, (ma fille dirait “tu es malaisante maman”). Imaginez-moi en cabine, seule, criant passionnément des prénoms masculins sous la direction de trois techniciens. Une expérience aussi amusante qu’instructive, qui m’a poussée à jouer avec ma voix de manière totalement inattendue.

Le second projet était une bande dessinée érotique, enregistrée dans mon home studio. Cette fois, c’est mon mari qui assurait la direction artistique, et son étonnement face à certains dialogues « très très hot » reste un souvenir inoubliable. On a appris plein de mots et de position pendant ces longues heures d’enregistrement. Ce mélange de professionnalisme et de situations cocasses est ce qui rend notre métier si fun.

Quand Romain a décidé de se manifester ?

En août 2007, enceinte de presque 8 mois de Romain, j’ai enregistré le tout premier habillage radio de Totem dans un studio professionnel, fidèle comme toujours à mes clients. Quelques jours plus tard, alors que je donnais ma meilleure voix de vilaine sorcière pour une publicité Halloween de Nigloland, mon fils Romain, pourtant prévu cinq semaines plus tard, a décidé de s’annoncer. J’ai perdu les eaux… en cabine !

Une expérience mémorable où la vie s’est littéralement invitée au travail. Laurent, de Select Conseil, le studio de production publicitaire de Nancy, m’en a d’ailleurs reparlé lors de notre dernier échange, avec un sourire amusé car je lui ai laissé la scène dans mes rushs avant de partir accoucher.

Derrière chaque succès, il y a des piliers solides. Pour moi, ces piliers, c’est ma famille. Mon mari, mon binôme depuis 1998, est bien plus qu’un compagnon de vie : il est mon technicien, mon relecteur, mon aide-comptable, mon administrateur de biens, et parfois, mon mouchoir quand il le faut. Il partage toutes mes joies, m’aide à traverser mes peines et a toujours cru en mes projets, même les plus fous. C’est aussi grâce à lui que mes studios existent : il les a construits de ses mains, couche après couche, avec une patience infinie et une rigueur d’expert. Trois ans de travaux pour ma « bling-bling booth » : une véritable œuvre d’art acoustique et phonique, pensée pour offrir le meilleur son possible. J’ai même une vidéo des travaux pour témoigner de l’ampleur de ce projet… et de son dévouement. Il est ma botte secrète.

Et puis il y a mes trois enfants, qui sont passés tour à tour derrière le micro avec un talent qui m’émerveille encore. Des moments mémorables, remplis de rires et de complicité. Julien, né en 2000, est aujourd’hui dans l’intelligence artificielle (une jolie ironie pour une mère qui défend le travail des voix humaines). Romain, né en 2006, poursuit des études de commerce, fidèle à sa détermination et son esprit curieux. Et ma petite dernière, Florine, née en 2007 – ma princesse, ma poupée, ma douceur – se destine aux études de psychologie. Elle participe encore à certaines séances de studio, mais plus pour longtemps… les études passent avant tout, et bientôt, l’université l’attend.

Nos enfants ont grandi dans une maison où la voix résonne, où le travail s’allie à l’amour, et où chaque projet familial est un défi collectif. Aujourd’hui, ils forment un noyau fort, enrichi par nos « valeurs ajoutées » : les chéris de mes enfants, qui se sont intégrés naturellement à cette famille unie. Ensemble, nous partageons des repas animés, des jeux de société interminables, des discussions passionnées, et surtout, des éclats de rire qui résonnent encore plus fort que toutes les voix de mon studio.

Ma famille, c’est mon équilibre. C’est elle qui me donne la force, la créativité et la résilience nécessaires pour avancer chaque jour dans ce métier qui me passionne tant.

Il fut un temps où l’on me taxait de « voix de placard ». Une anecdote restée gravée, remontant à mes débuts dans les années 2000 lorsque j’osais me présenter comme comédienne voix-off équipée d’un home studio. J’étais pionnière, mais on me regardait avec scepticisme, et il m’a fallu encaisser : « Mais vous êtes quoi ? Vous avez fait les Cours Florent ? Un vrai studio, vous ? ». À l’époque, il était inconcevable pour certains de travailler autrement qu’en studio parisien. Ce doute qu’on projetait sur moi s’est un peu invité chez moi aussi : le syndrome de l’imposteur.

Et pourtant, j’ai continué. Avec le temps, les déclics se sont multipliés. Le plus marquant ? La décision d’arrêter de courir après le volume pour enfin choisir la qualité. Ne plus être esclave de mon métier, ni de certains clients qui voyaient la voix comme un simple produit. J’ai compris qu’il était temps de mettre mon expertise au service de projets où l’on prend le temps de bien faire, où chaque script est traité avec l’exigence et l’attention qu’il mérite.

Aujourd’hui, je savoure la chance immense de travailler avec des clients de choix, des partenaires avec qui j’ai tissé une vraie complicité. Ce sont des entreprises, des agences, des studios et des créateurs qui partagent ma vision : travailler main dans la main pour la réussite des projets. Ce sont aussi des clients exigeants, qui savent que je suis là pour proposer des solutions de service adaptées, et qui me rendent cette confiance par des briefs clairs et une reconnaissance sincère.

Avec eux, je ne suis pas juste une voix, je suis une collaboratrice engagée :

  • Je plonge dans leurs projets pour en comprendre les subtilités.
  • Je m’assure que mon interprétation respecte leur vision et leurs attentes.
  • Je livre des fichiers prêts à l’emploi, soignés à la perfection, dans les délais promis.

Et c’est là que réside toute la magie de cette collaboration : quand un client revient vers moi en me disant que ma voix a donné vie à son message (même si je n’aime pas le terme « donner vie » 😉), quand il me confie un nouveau projet les yeux fermés, je sais que je suis à la bonne place. Je ne suis plus cette « voix de placard », je suis une artisan voix-off, reconnue pour la rigueur, l’émotion et le sur-mesure que j’apporte à chaque projet.

Parce qu’au-delà des mots et des scripts, ce qui compte vraiment, c’est de toucher les oreilles… jusqu’au cœur.

Voyager, c’est bien plus qu’une parenthèse pour moi : c’est une source infinie d’inspiration. Chaque destination m’a offert des couleurs, des sons, et des émotions qui se reflètent dans ma façon d’interpréter.

Le Mexique occupe une place particulière dans mon cœur. À 20 ans, j’y ai passé trois mois qui m’ont marquée à vie. C’est là-bas que j’ai perfectionné mon espagnol et découvert un amour profond pour la richesse des cultures. Le Maroc, avec sa douceur de vivre et ses paysages saisissants, est une autre de mes escales favorites. À tel point que nous avons un jour envisagé de nous y installer !

Et puis, il y a Le Touquet. Ce n’est pas un simple lieu de travail, c’est une station où je me ressource. Ses plages, ses concerts, et son ambiance des quatre saisons me rappellent qu’il est essentiel de trouver l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

Mais il ne faut pas oublier Paris, ma capitale préférée, où tout est inspiration, de l’effervescence des rues à l’élégance de son patrimoine. Londres, avec son énergie et son caractère cosmopolite, et même des escapades en Belgique, en Suisse, ou dans les Caraïbes, viennent compléter ce tableau.

Chaque voyage, chaque marche sur une plage, chaque danse latine nourrissent ma créativité. C’est peut-être pour ça que, quand je plonge dans un script, je peux « voir le film » dans ma tête. Parce que ma voix n’est pas seulement façonnée par mon métier, mais aussi par le monde qui m’entoure.

En plus de 20 ans de carrière, j’ai appris bien des choses. J’ai appris que la résilience est un moteur puissant, que la vision d’aujourd’hui forge les succès de demain, et que rien n’est jamais acquis.

Depuis mes débuts, je me suis toujours adaptée aux évolutions du marché. Que ce soit avec l’arrivée des home studios, des plateformes digitales ou des nouvelles attentes vocales, j’ai toujours eu un temps d’avance, même lorsque certains doutaient ou critiquaient. Aujourd’hui, l’industrie traverse une nouvelle mutation : l’intelligence artificielle s’invite dans nos métiers, la concurrence s’intensifie, et les habitudes changent. Mais plutôt que de m’en inquiéter, je choisis d’en tirer des opportunités.

Demain, je continuerai à pratiquer ce métier que j’aime profondément, mais je le ferai différemment.

La qualité avant tout

Ce qui m’a toujours animée, c’est de proposer un travail de qualité. L’émotion humaine, cette capacité à toucher les oreilles… jusqu’au cœur, c’est cela qui me distingue. Plus la voix synthétique sera parfaite, plus je me montrerai imparfaite, vivante, humaine. Mon timbre, mon interprétation, mes silences… tout ce qui échappe à une machine continuera d’être ma signature.

Des projets pensés pour durer

J’ai déjà des projets plein la tête pour les années à venir, car je ne compte jamais m’arrêter. Ma voix continuera d’accompagner les publicités, les films institutionnels, les contenus e-learning, les projets animés, et même les défis les plus fous. J’ai appris à sélectionner les bons projets, les bonnes collaborations : des clients complices, des partenaires respectueux, et des missions qui me challengent et m’enrichissent.

Partager, mais différemment

J’ai toujours aimé partager mes connaissances avec mes collègues, qu’ils soient experts ou débutants. Mais aujourd’hui, je partage autrement. J’ai appris à préserver mes idées, à valoriser ce que je sais, car cela a un prix : celui des années de travail, d’efforts, et de persévérance. Je choisis désormais qui j’accompagne, avec une approche plus stratégique. Je suis prête à coacher des collègues engagés, passionnés, et déterminés, mais je reste avant tout comédienne voix-off. Une coach de carrière, à mes heures choisies.

Une artiste et une cheffe d’entreprise

Demain, je continuerai à m’auto-diriger, à produire, à livrer dans les temps. Je poursuivrai mon rôle de directrice artistique sur des projets multilingues, en m’entourant de mes collègues voix-off du monde entier : français, anglais, espagnols, italiens, allemands… Je suis aussi une cheffe de projet, capable d’organiser des castings, de gérer les plannings, et de livrer des projets sur-mesure.

Toujours apprendre, toujours grandir

Ce qui m’anime au quotidien, c’est d’apprendre, de progresser, de me remettre en question. Je continuerai à me former, que ce soit pour perfectionner des techniques vocales comme les voix saturées avec Sébastien Croteau, ou pour enrichir mon approche du marché. Participer aux conférences, travailler avec des coachs, rester curieuse… c’est le secret pour rester connectée aux attentes de mon métier et au sommet de mon industrie.

Découvrez mon travail

Une voix tournée vers demain

Après plus de 20 ans de carrière, je suis loin d’être rassasiée. Les plus belles histoires restent à raconter, les plus belles collaborations à construire. Ce métier évolue, il me challenge chaque jour, et c’est là que je puise mon énergie. Dans l’innovation, dans la diversité des projets, dans la confiance que mes clients m’accordent, et dans ma capacité à rester moi-même : une comédienne voix-off authentique, passionnée, et résolument engagée.

Je n’ai pas dit mon dernier mot. Je suis une gourmande : de la vie, des rencontres, des défis… et bien sûr, des mots. La voix, c’est mon métier, ma passion, et un formidable terrain d’exploration où chaque projet m’invite à aller plus loin. Plus loin dans l’émotion, plus loin dans la technique, plus loin dans l’humain.

Alors, si vous voulez en savoir plus, si vous cherchez une voix, une alliée, une artisane voix-off prête à sublimer vos projets, vous savez où me trouver. Parce que je ne compte pas m’arrêter. Pas maintenant, pas demain, pas tant qu’il y aura des histoires à interpréter, des émotions à transmettre, et des auditeurs à embarquer.

Demain, je continuerai à prêter ma voix pour parler à l’oreille de chacun… pour toucher leur cœur, créer des images, susciter des émotions. Je continuerai à apprendre, à partager, et à m’émerveiller de ce métier qui, plus qu’une carrière, est un véritable art de vivre.

Le meilleur reste à venir. Et je suis prête.

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Peu présente, mais toujours sincère !
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