Voix off Freelance, mon métier

Jamais je n’aurais imaginé en arriver là. Depuis mes débuts dans une petite radio libre nichée dans mon village natal jusqu’à mes récompenses internationales, le chemin a été tout sauf linéaire. Ce métier de voix off, je l’ai appris, façonné, réinventé. J’ai connu les ascenseurs émotionnels, les doutes, les remises en question, mais surtout, la résilience qui m’a portée à chaque étape.

Longtemps, j’ai avancé dans l’ombre, pionnière avec un home studio alors que le métier n’était pas prêt à l’accepter. On me regardait avec scepticisme, j’ai eu le syndrome de l’imposteur, j’ai encaissé des critiques… et j’ai continué. Parce qu’au fond, ce qui m’anime, c’est le besoin de servir mes clients.

Avec le temps, ce métier m’a appris à faire des choix : choisir la qualité plutôt que le volume, les partenaires qui me font confiance, et les projets où ma voix a un impact. Aujourd’hui, chaque texte que j’interprète est un défi que je relève avec la même passion qu’au premier jour.

Ce parcours, je le dois à mon travail acharné, à mes rencontres avec des clients inspirants, à des collègues bienveillants, et à une détermination sans faille. La voix off, c’est un métier d’émotions, de technique et de persévérance. Et si je regarde en arrière, je me dis : « Quelle aventure, quel chemin parcouru ! »

De la radio pirate au home studio

Une voix forgée par la radio… et par la liberté

C’est dans un petit village du Doubs que tout a commencé.
À 9 ans, j’étais au standard de Radio Charlie, une « radio pirate » devenue « libre » en 1982 à la libération des ondes libre.

Estelle Hubert enfant répond au standard de Radio Charlie, une radio libre locale emblématique de Franche-Comté

Christian à la console, moi au combiné, et déjà, cette sensation grisante d’être à ma place.

Estelle Hubert en animation radio sur Radio 2000, émission Sucré-Salé, 20h à minuit

La team Radio 2000 avec au premier Plan le comédien voix off Cyril alabouvette

À 18 ans, je suis embauchée par Radio 2000 comme « cartoucheuse ». Mon job ? Programmer les publicités sur leurs 13 fréquences. Une vraie école, technique et exigeante.

Fred Ferry, à la tête du studio de production interne de Radio 2000, me donne l’opportunité d’enregistrer mes premières publicités. Ma toute première ? Une publicité chantée pour un journal papier, avec ces paroles qui résonnent encore dans ma mémoire :
« Qu’est-ce que tu lis dou dou din dont ? Y’a toujours du nouveau dans les nouvelles. »

À 21 ans, en parallèle de mes études, chaque soir de 20h à minuit, je deviens animatrice radio pendant 2 ans de l’émission Sucrée-Salée . Un talk intimiste, libre, sans filtre.

À 24 ans je termine mes études : diplôme de commerce et licence en langues vivantes.

Ces années radio, studio ont posé les fondations de tout ce que je suis devenue ensuite :
une comédienne voix off engagée, artisanale, avec un vrai sens du service.

Voix off freelance, un métier inventé… sans vraiment le savoir

En 1996, diplôme de commerce et licence de langues vivantes en poche, je caresse un rêve un peu fou : voyager avec ma voix, une valise, un micro, une carte son externe… et un des tout premiers PowerBook Mac. Lourd comme un pack d’eau, peu transportable mais plein de promesses. Pas de 4G, pas même de Wi-Fi. Une connexion qui grésille, Internet en mode balbutiement, et l’audio à distance encore totalement utopique.

En 1998, je rencontre mon mari. Ensemble, on crée notre première entreprise dans l’animation événementielle. Un micro à la main, on sillonne les salons, les galeries, les magasins, les scènes. Et je me sédentarise dans le Nord. Mais pas question d’abandonner la voix.

Entre 1994 et 2004, je continue à enregistrer dans des studios professionnels. À Besançon, Lille, Paris, Calais pour Radio 6… et aussi au Touquet, chez Opalis FM, où je rencontre Nikky Damien. C’est lui qui m’aide à réaliser mes premières vraies démos voix : documentaires, institutionnels, pub et toute une palette vocale à explorer.

Je prête ma voix à des pubs, des liners, des habillages antenne. Je découvre les attentes des réalisateurs, les contraintes techniques, la rigueur du studio. Je continue d’apprendre, de progresser, d’affiner mon style. En 2002, je deviens la voix antenne de Delta FM. Une belle histoire qui continue encore aujourd’hui.

Puis en 2003, bascule. Je suis en animation micro dans un Carrefour quand, au beau milieu de mon annonce, une voix sublime me coupe. Littéralement. Une voix de synthèse, diffusée par le nouveau système d’annonces automatique du magasin. Mon micro s’éteint, l’ordinateur prend le relais. Une partie de mon métier s’envole, remplacée par des machines.

C’est à ce moment-là que la décision se prend. Avec mon mari, on amorce un vrai virage. Créer un studio, chez nous. Offrir aux clients une qualité studio pro, sans compromis, mais à distance. En 2004, on investit plus de 10 000 euros pour construire ce premier studio. Un vrai. Pas un coin de bureau bricolé. Une cabine pensée pour durer, une acoustique maîtrisée, une isolation sérieuse, une configuration prête pour les exigences du broadcast. Micro Neumann, préampli TL Audio Ivory 2, et déjà à l’époque, le principe de la boîte dans la boîte.

Ce studio, on l’a construit de nos mains. Il est né d’une vision claire, et d’une envie profonde de professionnaliser un métier encore trop peu reconnu en ligne. Et pourtant à l’époque, les plus grandes voix off américaines étaient déja équipées d’un « home studio ».

Sans le savoir, on venait de poser les fondations d’un nouveau modèle.
Celui de la voix off à distance, incarnée, exigeante, humaine.

Mon approche du métier : je suis une artisane voix off

Je ne suis pas juste une voix. Je suis une artisane voix off.

Depuis la création de mon studio en 2004, j’ai travaillé sans relâche pour développer cette activité. Plus de 15 heures par jour, portée par une conviction simple : vendre, c’est servir. Ce que mes études m’avaient transmis s’est ancré dans ma pratique. Offrir un service précis, fiable, attentif.

Chaque projet est une rencontre. Je ne cherche pas à multiplier les missions, mais à les faire justes. Pas de solutions toutes faites, pas d’interprétation automatique. Chaque script est une histoire à comprendre, une image à faire naître.

J’aime façonner les mots, travailler leur rythme et leur intention pour qu’ils parlent à l’oreille… et touchent le cœur.

Deux studios d’enregistrement, deux ambiances

Un bon studio, c’est l’allié indispensable d’une voix off. Depuis 2004, je travaille dans un environnement qui reflète autant mon exigence professionnelle que ma créativité. Ce n’était pas un simple coin bureau équipé d’un micro, mais une véritable cabine construite dans les règles de l’art. On est donc loin du home studio.

Saint-Omer : Mon studio d’enregistrement principal

Après 2 ans de travaux : mon home studio principal à Saint-Omer sort le grand jeu. Une pièce dédiée : une control room et une cabine d’enregistrement haut de gamme. Elle est conçue pour répondre aux standards les plus exigeants du métier. Son acoustique a nécessité des mois de recherches, des conseils d’experts, et surtout, le savoir-faire et le courage de mon mari, qui a concrétisé mes idées avec une précision artisanale. Des murs de 60 cm, des vides d’air, du liège, du bois, de la ouate de cellulose…

Côté équipement :

  • Micro Neumann U87 : Une référence pour capturer toutes les nuances de ma voix.
  • Préampli Manley VoxBox : Un outil qui sublime chaque enregistrement.
  • Cabine insonorisée :  Une « boîte dans la boîte », pour garantir un environnement sans aucune perturbation sonore.

Mais ce studio a aussi son côté « bling-bling », que j’assume pleinement. Avec son mur rose pailleté avec panneaux acoustiques Vicoustic et son superbe bureau design laqué signé Zaor, il reflète une touche girly qui me ressemble.

Mon studio bis : La « beach booth »

Mon second studio, situé au Touquet, est plus modeste, mais tout aussi performant d’un point de vue sonore. Crée en 2022, idéalement situé dans cette station balnéaire dynamique, il me permet de travailler tout en profitant d’un environnement ressourçant. J’aime l’appeler ma « beach booth », un lieu où l’on se sent en vacances à l’année.

Bien qu’il soit plus compact, ce studio est entièrement équipé pour des enregistrements qualitatifs et des séances dirigées à distance. C’est un espace qui incarne la flexibilité de mon métier, tout en me connectant à une atmosphère plus légère et inspirante.

Récompenses à l’internationnal

Dans un métier où l’excellence s’évalue à l’oreille, recevoir des distinctions internationales est une source de fierté immense. Mon parcours a été honoré par six récompenses prestigieuses, autant de jalons qui témoignent de la reconnaissance de mes pairs et de la récompense d’un long travail de remise en question, de persévérance et de résilience :

  1. 2020 : Première nomination aux Voice Awards de Londres
    Catégorie Best International Female Voice Over Interpretation. Une reconnaissance marquante qui m’a donné confiance en la diversité et la qualité de mes prestations.
  2. 2021 : Double victoire aux One Voice Awards
    À la fois à Londres et à Dallas, je remporte le titre de Best International Female Voice Over Interpretation. Ce fut un moment inoubliable, symbole de l’impact de mon travail sur la scène internationale.
  3. 2022 : Lauréate au One Voice Award
    Titre de Meilleure Interprétation Féminine Internationale de l’année. Cette distinction souligne mon engagement à toujours offrir des performances authentiques et marquantes.
  4. 2024 : Nouvelle victoire à Londres
    À nouveau, un Voice Award !  Je décroche le titre de Meilleure Interprétation Féminine Internationale de l’année, une preuve que l’excellence se cultive dans la durée.
  5. 2024 : Nominée aux Voice Arts Awards de Los Angeles
    Catégorie Body of Work International. Cette nomination exigeait plus de 15 ans d’expérience et une expertise dans de nombreuses catégories de l’industrie de la voix.
  6. 2025 : 6 ième Nomination aux One Voice Awards London

Ces distinctions ne sont pas de simples trophées, mais le fruit d’années de travail, d’adaptation, et de passion. Et j’en suis très fière.

Récompenses One Voice Awards d’Estelle Hubert, voix off française primée à l’international

Formation et coaching voix off


Mon parcours a été marqué par des figures emblématiques et des formations qui ont enrichi ma pratique et affiné mon art.

Les grandes voix françaises qui m’inspirent

Certaines voix ont jalonné mon chemin et continuent de m’inspirer :

  • Françoise Cadol : MON IDOLE.  Comédienne voix off et doubleuse, sa grâce vocale et son enseignement sur le pouvoir du silence m’ont appris à transmettre des émotions fortes, même dans les instants de pause. Connue comme la voix française de Mary Alice dans Desperate Housewives et la voix française officielle d’Angelina Jolie.  Son talent est une source d’admiration constante.
  • Odile Schmitt : Sa pétillance et son énergie communicative m’ont inspirée pour jouer des registres légers avec finesse. Elle restera pour moi la Gabrielle Solis (Eva Longoria) de Desperate Housewives. Elle prête sa voix au personnage de Tom Sawyer, le héros espiègle et aventureux de la série culte des années 1980. RIP
  • Dorothée Pousséo : Son audace et sa folie vocale m’ont poussée à explorer des personnages extravagants et animés. En France, elle est connue pour ses doublages dans l’animation et la publicité, elle incarne la créativité pure. C’est la voix française de Harley Quinn, la complice iconique du Joker dans l’univers DC Comics
  • Céline Monsarrat : La voix française iconique de Julia Roberts, notamment dans Pretty Woman Erin Brockovich. Je me suis entraînée sur ses répliques, fascinée par son ton mélodieux et son élégance. Sa voix dans les publicités pour Lidl est aussi un exemple d’équilibre entre naturel et charme. Dans la série animée Les Schtroumpfs des années 1980, c’est bien Céline Monsarrat qui prête sa voix à La Schtroumpfette.
  • Marie-Dominique Bayle : Reconnue pour son travail remarquable en tant que voix off pour des documentaires, notamment pour des productions comme celles diffusées sur Ushuaïa TV. Avec sa voix douce, posée et captivante, elle a su sublimer des récits de nature, d’exploration et d’environnement. Sa capacité à allier précision, douceur et émotion dans sa narration, notamment sur des productions m’a montré l’importance du rythme et de l’intention pour captiver l’auditeur.

Mes coachs voix off

Se former, c’est évoluer. Voici ceux qui ont marqué ma progression :

  • Nathalie Caso : Grâce à elle, j’ai découvert l’importance des techniques de respiration, une base essentielle pour la voix.
  • Sébastien Croteau : Je poursuis une formation avec lui pour maîtriser les voix extrêmes et les voix de monstres, parfaites pour l’animation et les jeux vidéo.
  • Pierre Maubouché : Il m’a appris à cacher ma voix pour mieux laisser parler les images, une subtilité qui fait toute la différence.
  • Françoise Cadol : J’ai eu la chance de suivre une formation avec elle sur la lecture à voix haute, une discipline qui sublime les mots.

Depuis 2019, je participe également à des conférences comme la One Voice Conference ou les sessions distancielles de Wonderland Talents. Ces événements sont l’occasion de me perfectionner, tant artistiquement que commercialement.

Mes collègues voix off : Une source d’inspiration

Dans ce métier parfois solitaire, mes collègues voix off sont une richesse inestimable. Qu’ils soient français ou internationaux – japonais, espagnols, latino-américains ou anglais – ils apportent une diversité de perspectives et d’expériences. Avec eux, je partage des idées, des conseils, et parfois des projets. Ces échanges m’aident à grandir et renforcent ma conviction qu’on est toujours plus forts ensemble.

Partager, c’est aussi mieux se recommander. Connaître les talents de mes collègues, leur style et leurs forces, c’est pouvoir orienter mes clients vers les bonnes personnes quand je ne suis pas la voix idéale. C’est une boucle vertueuse : on apprend les uns des autres et on s’entraide pour faire rayonner notre métier.

Pour en savoir plus sur mes « chouchous », je vous invite à visiter mon blog où je dresse des portraits de collègues voix off internationnaux talentueux.

Rencontres entre comédiens voix off du monde entier lors d’événements internationaux

Anecdotes : fous rires

La voix off est un métier fait de moments uniques, parfois touchants, souvent surprenants, mais toujours marquants. Voici quelques-unes des histoires les plus mémorables de mon parcours.

Le rôle d’une mouche pour une publicité TV à La Réunion

Quand on parle de défi vocal, celui-ci reste inégalé. Pour une publicité TV locale à La Réunion, je devais interpréter… une mouche. Mon script se résumait à 20 secondes de « zzz…zzz », avec pour mission d’illustrer une scène délirante : une mouche fait son marché, se prend les ailes dans un parasol, s’écrase sur une vitrine, glisse le long de celle-ci, et découvre à l’intérieur une robe en promotion à 29 €. Résultat ? Une expérience improbable, hilarante, et une vraie leçon d’interprétation minimaliste. Et je dis que je ne suis pas comédienne ! 😉

Des audioguides à pleurer… littéralement

En 2008, j’ai enregistré un audioguide monumental pour le musée du cinéma à Pékin, inauguré lors des Jeux Olympiques. En plus de milliers de mots, je devais prononcer près de 250 noms de réalisateurs et d’acteurs chinois avec un accent parfait. Mis à part Jackie Chan et Mao Zedong, je ne connaissais aucun nom. C’était un défi linguistique et émotionnel si intense que j’en ai pleuré à plusieurs reprises. Heureusement, avec l’aide précieuse de mon mari, j’ai réussi à livrer un projet abouti.

L’enregistrement « pas si sage » : une double leçon

Deux projets très différents ont marqué ma carrière d’une pointe d’audace et d’humour.

Le premier, enregistré dans un studio à Lille, concernait des messages d’attente téléphonique à connotation érotique. Je devais hurler de plaisir tous les prénoms masculins en simulant l’orgasme, (ma fille dirait “tu es malaisante maman”). Imaginez-moi en cabine, seule, criant passionnément des prénoms masculins sous la direction de trois techniciens. Une expérience aussi amusante qu’instructive, qui m’a poussée à jouer avec ma voix de manière totalement inattendue.

Le second projet était une bande dessinée érotique, enregistrée dans mon home studio. Cette fois, c’est mon mari qui assurait la direction artistique, et son étonnement face à certains dialogues « très très hot » reste un souvenir inoubliable. On a appris plein de mots et de position pendant ces longues heures d’enregistrement. Ce mélange de professionnalisme et de situations cocasses est ce qui rend notre métier si fun.

Quand Romain a décidé de se manifester ?

En août 2006, enceinte de presque 8 mois de Romain, j’ai enregistré le tout premier habillage radio de Totem dans un studio professionnel, fidèle comme toujours à mes clients. Quelques jours plus tard, alors que je donnais ma meilleure voix de vilaine sorcière pour une publicité Halloween de Nigloland, mon fils Romain, pourtant prévu cinq semaines plus tard, a décidé de s’annoncer. J’ai perdu les eaux… en cabine !

Une expérience mémorable où la vie s’est littéralement invitée au travail. Laurent, de Select Conseil, le studio de production publicitaire de Nancy, m’en a d’ailleurs reparlé lors de notre dernier échange, avec un sourire amusé car je lui ai laissé la scène dans mes rushs avant de partir accoucher.

Ma famille : ma botte secrète

Derrière chaque succès, il y a des piliers solides. Pour moi, ces piliers, c’est ma famille. Mon mari, mon binôme depuis 1998, est bien plus qu’un compagnon de vie : il est mon technicienmon relecteurmon aide-comptablemon administrateur de biens, et parfois, mon mouchoir quand il le faut. Il partage toutes mes joies, m’aide à traverser mes peines et a toujours cru en mes projets, même les plus fous. C’est aussi grâce à lui que mes studios existent : il les a construits de ses mains, couche après couche, avec une patience infinie et une rigueur d’expert. Trois ans de travaux pour ma « bling-bling booth » : une véritable œuvre d’art acoustique et phonique, pensée pour offrir le meilleur son possible. J’ai même une vidéo des travaux pour témoigner de l’ampleur de ce projet… et de son dévouement. Il est ma botte secrète. Stéphane Hubert, je t’aime et je suis tellement fière de ce que l’on a construit.

Et puis il y a nos trois enfants, qui sont passés tour à tour derrière le micro avec un talent qui m’émerveille encore. Des moments mémorables, remplis de rires et de complicité. Julien, né en 2000, est aujourd’hui dans l’intelligence artificielle (une jolie ironie pour une mère qui défend le travail des voix humaines). Romain, né en 2006, poursuit des études de commerce, fidèle à sa détermination et son esprit curieux. Et ma petite dernière, Florine, née en 2007 – ma princesse, ma poupée, ma douceur – se destine aux études de psychologie. Elle participe encore à certaines séances de studio, mais plus pour longtemps… les études passent avant tout.

Nos enfants ont grandi dans une maison où la voix résonne, où le travail s’allie à l’amour, et où chaque projet familial est un défi collectif. Aujourd’hui, ils forment un noyau fort, enrichi par nos « valeurs ajoutées » : les chéris de mes enfants, qui se sont intégrés naturellement à cette famille unie. Ensemble, nous partageons des repas animés, des jeux de société interminables, des discussions passionnées, et surtout, des éclats de rire qui résonnent encore plus fort que toutes les voix de mon studio.

Ma famille, c’est mon équilibre. C’est elle qui me donne la force, la créativité et la résilience nécessaires pour avancer chaque jour dans ce métier qui me passionne tant.

Mes clients : Des partenaires de confiance

Il fut un temps où l’on me taxait de « voix de placard ». Une anecdote restée gravée, remontant à mes débuts dans les années 2000 lorsque j’osais me présenter comme comédienne voix-off équipée d’un home studio. J’étais pionnière, mais on me regardait avec scepticisme, et il m’a fallu encaisser : « Mais vous êtes quoi ? Vous avez fait les Cours Florent ? Un vrai studio, vous ? ». À l’époque, il était inconcevable pour certains de travailler autrement qu’en studio parisien. Ce doute qu’on projetait sur moi s’est un peu invité chez moi aussi : le syndrome de l’imposteur.

Et pourtant, j’ai continué. Avec le temps, les déclics se sont multipliés. Le plus marquant ? La décision d’arrêter de courir après le volume pour enfin choisir la qualité. Ne plus être esclave de mon métier, ni de certains clients qui voyaient la voix comme un simple produit. J’ai compris qu’il était temps de mettre mon expertise au service de projets où l’on prend le temps de bien faire, où chaque script est traité avec l’exigence et l’attention qu’il mérite.

Aujourd’hui, je savoure la chance immense de travailler avec des clients de choix, des partenaires avec qui j’ai tissé une vraie complicité. Ce sont des entreprises, des agences, des studios et des créateurs qui partagent ma vision : travailler main dans la main pour la réussite des projets. Ce sont aussi des clients exigeants, qui savent que je suis là pour proposer des solutions de service adaptées, et qui me rendent cette confiance par des briefs clairs et une reconnaissance sincère.

Avec eux, je ne suis pas juste une voix, je suis une collaboratrice engagée :

  • Je plonge dans leurs projets pour en comprendre les subtilités.
  • Je m’assure que mon interprétation respecte leur vision et leurs attentes.
  • Je livre des fichiers prêts à l’emploi, soignés à la perfection, dans les délais promis.

Et c’est là que réside toute la magie de cette collaboration : quand un client revient vers moi en me disant que ma voix a donné vie à son message (même si je n’aime pas le terme « donner vie » ), quand il me confie un nouveau projet les yeux fermés, je sais que je suis à la bonne place. Je ne suis plus cette « voix de placard », je suis une « artisan voix off« , reconnue pour la rigueur, l’émotion et le sur-mesure que j’apporte à chaque projet.

Parce qu’au-delà des mots et des scripts, ce qui compte vraiment, c’est de toucher les oreilles… jusqu’au coeur

Ma vision pour demain du métier de voix off freelance

En plus de 20 ans de carrière, j’ai appris bien des choses. J’ai appris que la résilience est un moteur puissant, que la vision d’aujourd’hui forge les succès de demain, et que rien n’est jamais acquis.

Depuis mes débuts, je me suis toujours adaptée aux évolutions du marché. Que ce soit avec l’arrivée des home studios, des plateformes digitales ou des nouvelles attentes vocales, j’ai toujours eu un temps d’avance, même lorsque certains doutaient ou critiquaient. Aujourd’hui, l’industrie traverse une nouvelle mutation : l’intelligence artificielle s’invite dans nos métiers, la concurrence s’intensifie, et les habitudes changent. Mais plutôt que de m’en inquiéter, je choisis d’en tirer des opportunités.

Demain, je continuerai à pratiquer ce métier que j’aime profondément, mais je le ferai différemment.

La qualité avant tout

Ce qui m’a toujours animée, c’est de proposer un travail de qualité. L’émotion humaine, cette capacité à toucher les oreilles… jusqu’au cœur, c’est cela qui me distingue. Plus la voix synthétique sera parfaite, plus je me montrerai imparfaite, vivante, humaine. Mon timbre, mon interprétation, mes silences… tout ce qui échappe à une machine continuera d’être ma signature.

Des projets pensés pour durer

J’ai déjà des projets plein la tête pour les années à venir, car je ne compte jamais m’arrêter. Ma voix continuera d’accompagner les publicités, les films institutionnels, les contenus e-learning, les projets animés, et même les défis les plus fous. J’ai appris à sélectionner les bons projets, les bonnes collaborations : des clients complices, des partenaires respectueux, et des missions qui me challengent et m’enrichissent.

Partager, mais différemment

J’ai toujours aimé partager mes connaissances avec mes collègues, qu’ils soient experts ou débutants. Mais aujourd’hui, je partage autrement. J’ai appris à préserver mes idées, à valoriser ce que je sais, car cela a un prix : celui des années de travail, d’efforts, et de persévérance. Je choisis désormais qui j’accompagne, avec une approche plus stratégique. Je suis prête à coacher des collègues engagés, passionnés, et déterminés, mais je reste avant tout comédienne voix-off. Une coach de carrière, à mes heures choisies.

Une artiste et une cheffe d’entreprise

Demain, je continuerai à m’auto-diriger, à produire, à livrer dans les temps. Je poursuivrai mon rôle de directrice artistique sur des projets multilingues, en m’entourant de mes collègues voix-off du monde entier : français, anglais, espagnols, italiens, allemands… Je suis aussi une cheffe de projet, capable d’organiser des castings, de gérer les plannings, et de livrer des projets sur-mesure.

Toujours apprendre, toujours grandir

Ce qui m’anime au quotidien, c’est d’apprendre, de progresser, de me remettre en question. Je continuerai à me former, que ce soit pour perfectionner des techniques vocales comme les voix saturées avec Sébastien Croteau, ou pour enrichir mon approche du marché. Participer aux conférences, travailler avec des coachs, rester curieuse… c’est le secret pour rester connectée aux attentes de mon métier et au sommet de mon industrie.

Une voix off tournée vers demain

Après plus de 20 ans de carrière, je suis loin d’être rassasiée. Les plus belles histoires restent à raconter, les plus belles collaborations à construire. Ce métier évolue, il me challenge chaque jour, et c’est là que je puise mon énergie. Dans l’innovation, dans la diversité des projets, dans la confiance que mes clients m’accordent, et dans ma capacité à rester moi-même : une comédienne voix-off authentique, passionnée, et résolument engagée.

Je n’ai pas dit mon dernier mot. Je suis une gourmande : de la vie, des rencontres, des défis… et bien sûr, des mots. La voix, c’est mon métier, ma passion, et un formidable terrain d’exploration où chaque projet m’invite à aller plus loin. Plus loin dans l’émotion, plus loin dans la technique, plus loin dans l’humain.

Alors, si vous voulez en savoir plus, si vous cherchez une voix, une alliée, une artisane voix-off prête à sublimer vos projets, vous savez où me trouver. Parce que je ne compte pas m’arrêter. Pas maintenant, pas demain, pas tant qu’il y aura des histoires à interpréter, des émotions à transmettre, et des auditeurs à embarquer.

Demain, je continuerai à prêter ma voix pour parler à l’oreille de chacun… pour toucher leur cœur, créer des images, susciter des émotions. Je continuerai à apprendre, à partager, et à m’émerveiller de ce métier qui, plus qu’une carrière, est un véritable art de vivre.

Le meilleur reste à venir. Et je suis prête.

Article mis à jour le 28/07/2025 jour de mes 52 ans

Suivez-moi sur Instagram

Peu présente, mais toujours sincère !
Je l’avoue, les réseaux et moi, c’est une relation libre… Je préfère les échanges vrais, les regards qui pétillent et les discussions qui résonnent. Mais quand je poste, c’est avec le cœur ! Alors, si l’envie vous prend de jeter un œil, de liker ou même d’échanger, je serai ravie de partager un bout de mon univers avec vous.

Prenons Rendez-Vous !